Français : qui sommes-nous?

C’est à la fin du XIXe siècle, lorsque des vagues de migrants, des belges au nord, des italiens au sud viennent prêter leurs bras à la révolution industrielle que l’on commence à s’interroger sur ce qui distingue un français d’un étranger (le mot « immigré » date de cette époque).

La question devient un thème politique majeur entre les deux guerres alors que la France s’affirme comme le premier pays d’immigration du monde.

Au lendemain de la guerre, les besoins de main d’œuvre incitent le gouvernement français à recruter en masse des immigrés qui viennent cette fois majoritairement de la péninsule Ibérique et d’Afrique du Nord.

Les questions d’identité et d’intégration, mises un temps sous l’éteignoir, reviennent dans le débat public au début des années soixante-dix lorsque la crise économique rend les immigrés moins indispensables.

Mais l’émergence d’une « seconde génération » issue des anciennes colonies françaises déplace la nature du débat sur l’intégration.

Ce n’est plus d’étrangers dont il est question mais de français dont la culture ou la religion seraient en contradiction avec les valeurs de la Nation.